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Le numérique est partout en santé. Pourtant, chez les professionnels libéraux, il peut être perçu comme une contrainte, un mal nécessaire. Comment faire pour que les outils numériques — et notamment les logiciels métiers — deviennent enfin des leviers d’appui, et non de surcharge ? Emmanuel Mougeotte, Directeur Général France de CGM, acteur majeur du numérique en santé dans le monde, répond sans détour.
Emmanuel Mougeotte : Je lui réponds qu’il a raison. Trop d’outils ont été pensés sans lui, parfois même contre lui. On a souvent empilé des fonctionnalités, imposé des normes, sans penser à l’usage réel. Résultat : le logiciel devient un fardeau.
Notre responsabilité d’éditeur, c’est de faire l’inverse : revenir à l’essentiel, au quotidien concret, à la simplicité d’usage. Un logiciel ne doit pas aspirer du temps, il doit en libérer.
E.M : Il y a eu un excès d’ingénierie, une sorte de course aux "features" qui a oublié l’ergonomie, la fluidité, et surtout le stress des utilisateurs. Le médecin libéral n’a pas besoin d’un cockpit d’avion. Il a besoin d’un outil réactif, intuitif, stable, qui l’accompagne sans l’interrompre.
E.M : Oui. Mais il faut écouter le terrain. C’est ce que nous faisons avec Libellia, notre nouveau logiciel conçu avec et pour les professionnels de santé libéraux. Chaque clic a été challengé. Chaque interface a été pensée au service des médecins généralistes, des pédiatres… Il ne faut plus parler d’innovation si elle ajoute de la charge mentale.
E.M : Ça peut être les deux. Si l’IA est bien pensée, elle automatise l’administratif, suggère intelligemment sans imposer, prend le relais là où le cerveau humain est saturé. Mais si elle est mal intégrée ou si elle vient "contrôler" plutôt que "soulager", elle devient anxiogène. L’IA ne doit pas surveiller le praticien, elle doit l’augmenter.
Oui, dans Libellia, nous avons prévu d’intégrer une aide intelligente à la rédaction qui permet de générer des courriers, comptes rendus ou observations en quelques secondes, à partir de notes structurées ou vocales. Ce sont des heures qu’on leur rend.
En étant radicalement simple. En refusant d’ajouter une fonction sans preuve de sa valeur terrain. Et en intégrant les utilisateurs dans chaque sprint de développement. C’est ce que nous avons fait sur Libellia : co-conception avec des praticiens, tests de charge mentale, itérations rapides.
Mais il faut aussi dire une chose : accepter de bien faire prend du temps. Concevoir un logiciel "terrain", réellement utile, ça ne se fait pas en trois mois dans un comité produit. Ça demande d’écouter, de tester, d’ajuster. Il faut accepter que le temps long soit une condition de la qualité et de la justesse. Chez CGM, on préfère livrer un outil solide et cohérent, que promettre une révolution bâclée. C’est une posture d’éditeur responsable.
E.M : Parce qu’on ne peut pas faire semblant de ne pas voir la réalité. Le quotidien des professionnels libéraux a changé, leurs besoins aussi. Et nous avons pris le temps — un temps long, parfois critiqué, mais nécessaire — pour écouter, comprendre, ne pas faire fausse route. Aujourd’hui, nous sommes prêts à accélérer.
Ce que nous engageons avec CGM, c’est plus qu’une mise à jour : c’est une refondation du rôle même de l’éditeur. Nous voulons redevenir ce que nous avons toujours voulu être : un assistant du quotidien, pas un fournisseur de fonctionnalités.
Concrètement, cela veut dire deux choses : d’abord, moderniser en profondeur nos logiciels historiques comme AxiSanté et HelloDoc pour les remettre en phase avec les réalités du métier. Ensuite, proposer des solutions nouvelles et accessibles, comme Libellia, qui ne soient pas juste des logiciels, mais des environnements fluides, complets, sans surcharge. Et surtout, nous investissons dans la proximité humaine : des équipes terrain, du conseil, de l'accompagnement. Le numérique ne doit plus être un poids. Il doit redevenir une force silencieuse, au service exclusif des soignants.
Je dirais oui, mais plus largement tous les acteurs du numérique en santé. L’impact d’une application ne peut pas être neutre. Un mauvais logiciel peut fatiguer, frustrer, démotiver. Inversement, un bon outil peut fluidifier la journée, réduire le stress administratif, aider à mieux prioriser.
Notre responsabilité, c’est de créer des logiciels qui protègent autant qu’ils permettent. C’est une forme de santé numérique responsable.
Absolument. Nous avons par exemple revu entièrement l’interface utilisateur de notre nouveau produit pour réduire les micro-fatigues visuelles, limiter les interruptions, améliorer la lisibilité.
Et nous avons intégré des alertes non invasives — parce qu’un soignant sait prioriser, il n’a pas besoin qu’on le harcèle.
Les éditeurs ont trop longtemps été perçus comme de simples fournisseurs de solutions. Mais nous sommes surtout des partenaires de terrain, des garants d’une médecine libérale libre, souveraine et outillée.
En travaillant en réseau. Avec les syndicats, les sociétés savantes, les URPS, les ARS, les usagers. En acceptant que la technique ne précède pas toujours l’usage. Et en concevant des produits adaptables, interopérables, modulables, au lieu de produits “monolithes” qu’on impose d’en haut.
Nous voulons apporter des solutions numériques qui aident et soulagent ceux qui soignent. C’est notre boussole. Ils prennent soin de nous, à nous de proposer un juste retour.